Léa, j’ai récidivé. Je sais, ce n’est pas bien. Le péché de gourmandise est un très vilain défaut. Mais, que veux-tu, une vieille carcasse comme la mienne ne peut rester insensible aux mets les plus raffinés servis sur un plateau d’argent.
A peine ai-je quitté les merveilles du Maroc et posé les pieds sur le sol français que je me suis précipité avec délectation en Haute-Saintonge, afin de rejoindre quelques amis et partager avec eux le « Brame du Cerf ». Instruit de mes photos de l’an passé je me suis lancé cette année, pour défi, d’approcher une image intrinsèquement moins factuelle. Une image plus poétique, envoutante, aux charmes discrets. Une image intime, empreinte de complicités. Une image aux effluves émotionnelles. Grâce à l’amabilité de certains cervidés, ayant accepté la présence de mon odeur, je pense y avoir en partie réussi, à toi d’en juger. L’année prochaine, c’est promis, j’essaierais de faire mieux. A ce sujet, un soir, alors que sur nos photos nous philosophions un verre à la main, un de ces amis nous a rappelé que le chêne le plus beau, le plus grand, le plus fort a commencé par être un gland. Sur cette magnifique pensée, oh combien rassurante pour mon ego, je pose la plume et vais me coucher.
P.S. Sur certaines de mes photos, ce n’est pas de la neige, mais de la gelée blanche associée à de la brume, juste avant que l’astre suprême daigne nous réchauffer de ses rayons
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