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Léa,
Aujourd’hui j’aimerais te parler de ma rencontre sur l’ile de Bass-rock avec un oiseau masqué, couronné d’or, aux yeux gris orné d’une turquoise. J’aimerais te parler du plus beau, du plus grand des oiseaux marins de l’atlantique nord : le Fou de Bassan. Si, il m’était arrivé dans ma jeunesse de le croiser dans le canal Saint George, à une époque où les métiers de la mer m’attiraient, j’étais loin de m’imaginer qu’il pouvait y en avoir autant de réunis en un seul et unique point.
Sur ce piton rocheux aujourd’hui abandonné des hommes, ancienne prison de Walter Stewart comte d’Atholl (1360-1427), cousin du roi Jacques premier d’Ecosse, ils étaient m’a-t-on dit plus de 140 000 pour me recevoir…Qu’elle réception, je n’en demandais pas autant.
Une forte houle et un crachin que l’on pourrait qualifier de breton m’accompagnait. Rien d’évident pour débarquer sur un sol ou le goémon et la fiente rendaient déjà l’opération fort délicate. Le moindre faux pas, et c’était la catastrophe. Adieux Nikon, adieux photos. Heureusement, à l’appontage, une main charitable et féminine est venue me sécuriser.
Dans le ciel, comme sur terre, c’était la folie. Bien que faisant très attention où je posais mes pieds, vu leur comportement à mon égard, j’ai très vite compris que je n’étais pas ici le bienvenu. En fait, j’étais un intru, voir un indésirable. On se serait cru dans un film d’Alfred Hitchcock. Malgré des efforts d’amabilité de ma part, certains Fous, pas si fous que cela, n’hésitèrent pas à me donner de méchants coups de bec aux mollets.
Au bout de trois heures à essayer d’en amadouer quelques-uns pour mes images, le bateau est venu me rechercher. La mer et le ciel c’étaient calmées. Bien que fort mal reçu par ces drôles d’oiseaux, c’est avec regret que je les quittais.
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