Léa
Cela fait maintenant plusieurs jours que j’ai quitté la frénésie d’Hanoï, sa pollution et son mythique pont Paul Doumer pour les brumes du Haut Tonkin, à la frontière de la Chine. Dans ces montagnes abruptes où les rizières sculptent en de douces arabesques plaines et coteaux vivent les H’Mongs et les Dao : de rudes montagnards. Malheureusement, trop rares sont les rayons du soleil et ma vieille carcasse, surtout les articulations, souffre de l’humidité et du froid. Je fais avec, sans trop de grimaces.
Rien que le voyage de nuit dans un tortillard souffreteux dont les boggies à chaque intersection se plaignaient, eux aussi, d’avoir perdu leurs années de jeunesse fut en soi une expérience. Traversant Hanoï, de mon compartiment que je partageais avec trois autres personnes, il me suffisait de tendre le bras pour m’inviter dans un salon, une cuisine où une chambre à coucher. Le tout se résumant souvent en une seule et unique pièce. Pour eux comme pour moi, le confort se réduisait au strict minimum. Ce fut le prix à payer pour me rendre auprès des ces ethnies minoritaires. Si je n’ai pas aimé Hanoï que je trouve tentaculaire, grise, sale, mal entretenue et anarchique, j’ai trouvé ici, malgré la brume et le froid, chaleur et couleurs.
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