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Léa,
Après un court passage par Marrakech où sur la place Jemaa el Fna les ombres des passants et bateleurs recouvraient celles de l’ancienne place de grève, je me suis vite dirigé vers les pentes escarpées du Haut-Atlas. Passé le Tizi-n-Tichka, prenant le chemin des écoliers pour rejoindre la palmeraie de Skoura, j’obliquais vers Telouet, une ancienne résidence du pacha Thami El Mezouari Aglaou dit la panthère noire, Pacha au service de la France, grand-père de Mehdi El Glaoui (Belle et Sébastien).
J’adore la palmeraie de Skoura où, malheureusement, entre les champs de céréales et de luzerne, s’effrite, au rythme des saisons, la luxuriante architecture du passé. Pour tout te dire, j’y avais un rendez-vous avec un ami potier et son dernier né. Belle émotion de voir ce gamin que j’avais ‘connu’ dans le ventre de sa mère si intéressé par le travail de son père. Après une incontournable visite chez le forgeron j’ai continué mon périple en passant par les territoires des Aït Atta et des Aït Morrhand.
Les Aït Atta m’ont toujours fasciné. C’est la dernière tribu à avoir défié, dans les monts du Bougafer, au prix de lourds combats, le soi-disant pacificateur et ses alliés.
« Maroc Djebel Sahghro 1933: 80 000 soldats aux couleurs de la France, venus de toutes les régions pacifiées, équipés de canons, soutenus par quarante avions stationnés à Ouarzazate bombardent sans répit le Bougafer. Dans leurs rangs se trouve un officier d’exception : Henry de Lespinasse Bournazel, surnommé l’homme rouge. Face à lui, dans ces montagnes réputées imprenables, une légende est en train de naître. Elle a pour nom Assou-ou-Baslam. Avec seulement 2000 fusils, femmes et enfants, cet homme étonnant sera le moteur d’une résistance, qui, dans des conditions infernales, tiendra tête pendant 52 jours à la « pacification » colonialiste. Il n’y eu ni vainqueur ni vaincu. Les Aït Atta avaient gagné le droit au respect. »
Sur le plateau des Aït Morrhand, c’est le chant de femmes coupant le blé qui m’a attiré. Elles étaient trois, agenouillées, dissimulées derrière des tiges dorées. Malgré la chaleur, la pénibilité du travail, elles riaient et chantaient. Leurs gestes étaient rapides et précis.
Passé la vallée du Ziz je rejoignais les dunes de Merzouga. Cela faisait plus de vingt ans que je ne m’y étais rendu. Cela aurait pu encore attendre une bonne dizaine d’années. Maintenant le goudron vient leur lécher les pieds. Toute l’ancestrale beauté sauvage du site s’en trouve bouleversée. Qui dit goudron dit souvent habitations, qui dit habitations dit population, ici, exclusivement dédiée au tourisme. Un désastre. Avant il fallait mériter ces dunes. Maintenant, je préconise de les fuir. Ensuite, laissant à ma droite le Bougafer et l’empreinte d’Assou-ou-Baslam et de ses combattants, je traversais une fois de plus le Jbel Sarhro. Malgré le goudron on n’y rencontre toujours aussi peu de voitures. Ici, où le soleil cuit la pierre, peu de chance de rencontrer des touristes. A l’époque de la piste quand en une journée je croisais un véhicule c’était presque un miracle. S’en est suivit, dans la foulée, la rive gauche du Draa, le Mhamid et les pistes sinueuses du désert d’Iriki où, sans l’intervention bienveillante de l’armée marocaine, j’ai failli rentrer en Algérie. A Foum-Zguid, avec le goudron, j’ai rejoint les oasis du Bani. A Tissint, faute de temps, je n’ai pu m’arrêter où Charles Eugène de Foucault, sous la fausse identité d’un juif de Moldavie, séjourna pendant plusieurs mois. Militaire, aventurier, géographe, voir espion, trappiste, hermite, linguiste, ordonné prêtre en 1901 il sera assassiné le premier décembre 1916 » en Algérie, à Tamanrasset. Un homme étonnant, peu connu du public, un homme de roman, à l’exceptionnel destin, un homme d’un autre temps.
A Tata j’ai retrouvé d’anciennes connaissances. Rien n’avait changé. A Amtoudi, peut-être pour la dixième foi, j’ai regravi la montagne qui mène à l’agadir (grenier fortifié) des Id-Aïssa. Voilà en gros mon dernier voyage au Maroc. Tu le trouveras peut-être banal. Mais, j’éprouve toujours le même plaisir de me retrouver en ces lieux chargés d’histoire où le minéral en est le roi et le végétal sa couronne.
P.S. Si, d’aventure, cette rencontre d’un autre Maroc te séduit, je me ferais un plaisir de t’y guider.
Coucou cousin, toujours plus belles tes photos ! nous ne connaissons que Marrakech et Essaouira.
Bises.
François le Sicilien
Coucou cousin, toujours plus belles tes photos.Nous ne connaissons sera Marrakech et Essaouira.
Bises.François le Sicilien
Bonjour Daniel,
J’aime beaucoup deux photos, la 1290 et la 1544, du très beau travail.
Si je peux me permettre, si fondé, fait attention, car ton travail de retouche est perceptible sur certaines photos:
– 1573 ciel nom uniforme surtout autour de l’arbre
– 1173 liseré blanc
bonjour Monsieur
que de tendresse dans tes photos j’adore
merci à toi
bises
merci