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Léa
Au début du siècle passé, de chemins de halage en chemins de halage, mes grands-parents alimentaient la région parisienne en charbon. Leur péniche, tirée par deux chevaux, était à la fois leur outil de travail et leur toit. Compte tenu de la santé dégradante de mon grand-père gazé en 1917, ces derniers, dans les années vingt, durent renoncer à parcourir fleuves et canaux. Mon grand-père travailla à la charbonnerie et ma grand-mère comme couturière lingère. Mariniers un jour, mariniers toujours. C’est entre 1933 et 34 qu’ils acquirent en guise de logement le Syrius, une péniche de bois sur lequel vint au monde au moins un de mes cousins germains. Moi, moins poétique, ce fut à Paris, à l’hôpital Saint-Louis, entre deux bombardements. Du Syrius le seul souvenir que je garde c’est celui d’un bateau coulé dans un bras mort de la seine au-dessus duquel mes cousins plus âgés jouaient à Tarzan dans les branches d’un immense saule.
Alors, quand Minh m’a proposé de passer quarante-huit heures sur le fleuve Mékong et d’aller à la rencontre des bateliers mon cœur n’a fait qu’un tour. Ici, au Vietnam, Conflent-Sainte-Honorine s’appelle Cai Rang, Tra On, Phong Dien, Long Xuyen.
Merci à Minh pour ce cadeau qui m’a fait entrevoir ce que devait-être, pour partie, la vie de mes grands-parents.
Du grand Fauchon.
Le texte est émouvant. L’histoire est magnifique. C’est tellement important de savoir d’où on vient pour savoir où aller. C’est certainement l’une des raisons pour laquelle tu réussis ta vie.
Les photos sont merveilleuses. Quelle poésie. je les aime toutes. Tu oscilles entre la photo de reportage et la photo d’art. Tu sais faire rêver en racontant de belles histoires photographiques.
Je suis toujours aussi fan. Merci Daniel.
Merci Amar
De bien beaux sentiments et une belles analogie.
Et toujours de magnifiques photos.
Marc
Merci Marc.
Une galerie de scènes de vie toujours aussi magnifiques. Quant au texte plein de poésie et de tendresse, je n’ai qu’un regret: qu’il soit si court.
Merci mon petit papa adoré de m’emmener avec toi dans tes pérégrinations, via notamment la Lettre à Léa.
Merci ma fille
Sans oublier que ta grand mère parmi ses aventures marinières et au péril de sa vie pendant l’occupation Allemande, elle a fait passer en barque sur la seine d’une rive à l’autre des personnes. Je ne me souviens plus si c’étaient des Juifs ou des résistants, mais en tout état de cause, elle a participé à la libération de la France.